Aaron Townsend - My weapon isn't my shot, it's me

« Mais tu sors d'où toi ? »



• N O M : Townsend
  
  
• P R E N O M S : Aaron Philip
  
  
• R A C E : Sorcier
  
  
• Â G E : Né à Washington le 17 septembre 1986
  
  
• P O U V O I R : Aaron peut contrôler le feu, et en faire un peu ce qu'il veut. Ses limites ? Il ne sait pas s'il en a, il ne s'entraîne pas sérieusement à utiliser son pouvoir. Mais s'il essaie de faire un truc un peu plus dur, ça le fatigue. Ses faiblesses ? Il ne peut pas créer le feu, mais uniquement s'amuser avec une flamme existante.
  
  
• N A T I O N A L I T E : Américain
  
  

[list][*]C A R A C T E R E : ( 6 adjectifs minimum, regroupant qualités et défauts )

• Sûr de lui : Rares sont les gens ou les événements qui parviennent à faire douter Aaron. Est-ce dû à sa fortune ? A son physique ? Ou encore à son charisme naturel ? Peu importe, le fait est qu'il n'a jamais douté de lui, ni face à une fille, ni face à un prof, ni même face à son père dans ses moments de fureur. Il prend la vie telle qu'elle vient, et les obstacles ne lui font pas peur : il sait qu'il parviendra à tout surmonter.
  
  
• Energique : Aaron n'est pas de ces types sans la moindre volonté qui laissent les journées couler. Il est suffisamment riche pour ne jamais travailler, ni lui ni ses hypothétiques enfants et petits-enfants, mais il n'en profite pas pour autant. Il aime être toujours en action, c'est pourquoi il y a bien longtemps qu'il a demandé à son père l'autorisation de se lancer dans le business avec une partie de l'argent familial. Plutôt avec succès, il faut le reconnaître. Quant il s'agit de ses loisirs, il est pareil : musique, sport, soirées et autres activités en tout genre, avec lui les vacances ne sont jamais totalement des vacances. Le farniente et la grasse matinée, OK, mais pas trop souvent quand même, sinon il s'ennuie.
  
  
• Drôle : Drôle, et charmeur également. Aucune fille ne s'est jamais plainte de passer de mauvais moments en sa compagnie. C'est également son humour qui lui permet de garder à lui une bande de potes soudés. Globalement, disons qu'il est de toute façon hyper sociable, et cerise sur le gâteau il n'hésite pas à rire parfois de lui-même. C'est aussi ce qui fait de lui un organisateur de soirées hors-pair.
  
  
• Méprisant : Il ne s'en rend que rarement compte, mais Aaron peut être un monstre de mépris. Sa vie privilégiée, l'entourage au sein duquel il a toujours vécu, ont fait de lui un garçon trop influencé par les origines de chacun. S'il ne refuse jamais de s'encanailler avec des jolies jeunes filles de mauvais quartiers, vous pouvez être certains qu'elles ne passeront jamais plus d'une nuit avec lui. Quant aux personnes qu'il n'estime pas à la hauteur, physiquement ou socialement, il n'a tout bonnement pas un regard pour eux.
  
  
• Séducteur : Aaron a toujours été un gros dragueur. Il faut dire qu'il a le physique et l'assurance pour. Une fille, deux filles ou plus, ça ne lui a jamais fait peur. Maintenant qu'il est avec Astoria, il s'est plutôt calmé, mais le diable ne se fait jamais ermite. Il n'est pas certain que la situation dure ainsi entre eux, surtout qu'Aaron voyage pas mal pour ses affaires.
  
  
• Hypocrite : Je vois déjà la levée de bouclier à l'énoncé de se défaut. C'est vrai qu'il n'y a pas de quoi se vanter, mais dans le monde d'Aaron l'hypocrisie est une chose tout à fait commune. Au sein de ses relations amicales, c'est quelque chose qu'il évite, de même qu'il ne le fait pas naturellement avec des inconnus. Mais dans le monde des affaires, il est bien obligé ...
  
  
• H I S T O I R E : ( 20 lignes minimum )
  
  L'histoire d'Aaron ressemble à n'importe quelle autre quand on naît dans son monde. Enfin, presque ... Etre un Townsend, même au sein de l'élite, c'est déjà être différent. Parce que la famille a su cumuler l'honneur des vieilles familles, et l'esprit d'entreprise des nouveaux riches. Le grand-père d'Aaron, son grand-père paternel s'entend, a fait carrière dans l'armée, là où son père a embrassé les affaires. Mais reprenons depuis le début.
  Venue d'Angleterre au début du XIXème siècle, la branche paternelle de la famille d'Aaron appartenait à l'élite aristocrate anglaise. Il n'est point de palais ou de chambre des Lords qu'il n'ait connu, mais déjà à l'époque le goût de l'aventure courait dans leurs veines. C'est ainsi qu'un de ses aïeux quitta l'Angleterre et son confort pour le Nouveau Monde et ses promesses de fortune. Il atteint New York, y vécut quelques temps, mais plus fort encore était l'appel des grands espaces.Il forma l'un des premiers ranchs des Etats-Unis, qui aujourd'hui encore, situé au Texas, est le bastion de la famille. A la mort de son père, les possessions anglaises vinrent d'ajouter à une fortune déjà non-négligeable, bâtie sur la sueur de cet aïeul visionnaire, qui avait parfaitement jaugé les possibilités du Nouveau Monde. Il vendit tout, tirant un trait sur cette vie anglaise, et les Townsend vécurent à partir de là définitivement en Amérique.
  Leur fortune se développa initialement grâce à la terre, à l'agriculture, quand le fils de cet ancêtre eut la lumineuse d'idée d'embrasser le cheval de fer, alors en développement. Il forma la première compagnie de chemins de fer, perpétuant la tradition de créativité de la famille. De tout temps ils surent déceler les premières tendances. Le premier à faire preuvede conservatisme, et pour l'instant le dernier d'ailleurs, fut le grand-père d'Aaron, Melaine Townsend, en entrant tout simplement dans l'armée. Le père d'Aaron, lui, fut réformé - l'argent permet beaucoup de choses, bien que Melaine n'ait que très peu apprécié - et se lança dans la haute finance. Croyez-moi, ce qu'il léguera à Aaron, son fils unique, est ... unique également. Préservant depuis toujours les capitaux propres de la famille, il a su construire un empire, un holding gigantesque regroupant des activités suffisamment variée pour ne jamais craindre une récession de marché.
  Mais l'apogée de sa réussite, selon lui, c'est son mariage. Il se trouve qu'il n'est pas le seul à en convenir. Lisbeth, la mère d'Aaron, est une beauté issue d'une prestigieuse famille française. Il se sont rencontrés sur l'île, l'année où le père d'Aaron a acheté l'énorme maison en bord de plage qui aujourd'hui encore est la résidence de la famille. La jeune femme jouait au tennis avec sa soeur, dans la propriété attenante, et une balle égarée avait scellé leur rencontre. Ils ne s'étaient plus quittés, se fréquentant assidûment pendant deux bonnes années avant de se marier. Aaron est né quelques années plus tard de cette union, unique enfant du couple, et choyé comme il se doit à ce titre.
  Depuis son plus jeune âge, il fut chouchouté tant et si bien qu'il ne pouvait devenir quelqu'un d'autre que ce qu'il est : son premier garde du corps lui fut attribué à 6 ans, à l'âge de son entrée dans le primaire. Chaque jour, il était emmené à l'école dans une grosse berline avec chauffeur, et en revenait de la même manière. A la maison, il avait deux nounous pour s'occuper de lui, sa propre salle de jeux de la taille d'un petit magasin de jouets, et à peu près tout ce à quoi un enfant peut seulement penser à son âge. Vous imaginez bien qu'en grandissant, ça ne s'arrangera pas, l'apogée étant atteinte à l'âge de 19 ans quand Aaron - le seul étudiant de Brown accompagné de deux gardes du corps en permanence - s'est offert avec l'argent paternel une équipe de hockey sur glace, les Capitals de Washigton, et leur superstar Alexander Ovechkin, pour la coquette somme de 250 millions de dollars. Un bon investissement d'ailleurs, dont les revenus -de l'ordre du PIB d'un petit pays - constituent l'argent de poche d'Aaron. J'éviterai de vous dire ce que ça représente, c'est indécent ... En tout cas, c'est suffisant pour organiserdes soirées terribles dans le pavillon qu'il a acheté sur l'île, et suffisant pour finalement mettre la belle Astoria dans son lit. Il n'avait pas prévu que ça irait plus loin mais ... pourquoi pas ...
  
  

• V O S . O P I N I O N S . O B J E C T I F S . E T . P E T I T S . S E C R E T S
  
  # Sur les gens de votre race ? Doesn't care that much ... Il a des pouvoirs, d'autres personnes en ont, c'est cool mais honnêtement il s'en fout
  # Sur les autres ? Il n'est même pas au courant que d'autres sont différents, et ne sont pas des sorciers
  # Être l'entité magique que vous êtes est-ce pour vous une bénédiction ou une malédiction ? Une bénédiction, il s'amuse trop avec son pouvoir !
  # Vous sentez-vous supérieurs aux humains ? Même sans pouvoir il est supérieur à une bonne partie de la planète ...
  # Tuer pour se défendre ou pour le plaisir ? Tuer ? Na ! Pourquoi faire ?
  # Vos projets pour l'avenir ? Faire construire une patinoire sur l'île et y déplacer une franchise NHL, investir dans les nouvelles technologies, et continuer à faire la fête ... Sa vie quoi !
  
  

• P S E U D O ; Â G E ; S E X E , P A Y S ? Devil, tuveuxpasaussilacouleurdemonboxer?
  
  
• L E . F O R U M : Mais j'le kiffe tu sais Anna
  
  
• A V A T A R : Jensen Ackles (nan mais ... pourquoi on me pose la question quoi ?)
  
  
• P O S T E . V A C A N T ? Oui
  
  
• C O D E . D U . R E G L E M E N T :
  

  Code:

  Ok by Astoria

  
  
• R E M A R Q U E S :

Quand le Boeing 747-8 VIP d'Aaron quitta la piste de l'aéroport de Washington, le jeune homme était loin de se douter qu'il mettrait tant de temps à arriver à Emerald. C'en était même presque inutile d'avoir investi dans un avion pareil, alors que le trajet était si court, mais bon, quand on s'appelait Townsend et qu'on avait des moyens illimités ... autant se faire plaisir ! D'où l'avion de ligne - le sien bien sûr, ses parents avaient le leur - équipé comme un véritable palace volant, jusqu'à avoir une chambre et une salle de bains avec jacuzzi. En vérité, Aaron ne s'en servait que rarement, mais parfois s'il devait aller du côté de l'Europe, cela pouvait s'avérer pratique. C'était pas mal aussi quand vous décidiez de partir quelque part du jour au lendemain, sans avoir réservé d'hôtel. Ses parents avaient des suites à l'année dans toutes les grandes villes du monde, bien sûr, mais parfois il se montrait un peu plus baroudeur. Enfin, de toute façon, là, il en aurait pour tout juste 4h d'avion, et qui plus est il avait un peu de travail. Pas que cela le ravisse spécialement, mais il devait absolument éplucher les comptes de son club de hockey pour le semestre passé. Les affaires étaient pour lui quelque chose de tout à fait sérieux, et comme dans tout ce qu'il entreprenait, quand il faisait quelque chose il aimait que cela soit bien fait. Par conséquent même si la comptabilité le soulait un peu, il avait sorti son Macbook, et commencé à planché avant même le décollage de l'appareil.

Après un quart d'heure environ, son hôtesse de l'air, Tamara, vint lui apporter un Martini, et lui annoncer que le vol serait peut-être un peu plus long que prévu, car apparemment il y aurait une zone de turbulences à traverser. Ce n'était pas la première fois, et Aaron ne s'en inquiéta pas outre mesure. Il trouvait de toute façon assez plaisante l'idée que l'île se situe au milieu du Triangle des Bermudes, alors même que tant de légendes couraient sur des disparitions mystérieuses d'avions et de bateaux. L'aventure en l'effrayait pas après tout ! Et puis, ce n'est pas comme s'il risquait réellement d'arriver quelque chose. Aaron était un esprit cartésien, et pas un instant il ne croyait à ces racontars de bonne femme. Ce qui, dans les faits, se révélait assez paradoxal si l'on tenait compte du fait que lui-même était un sorcier. Mais cela n'avait rien à voir selon lui ; il aurait plutôt associé son pouvoir à une mutation quelconque de la nature. Alors que des disparitions ... C'était ridicule. Il congédia par conséquent Tamara avec un sourire, non sans l'avoir remerciée cependant pour l'information et la boisson. Etre indécemment riche ne privait pas Aaron de la plus simple des politesses, bien au contraire. D'ailleurs, à ce sujet, il avait intérêt à prévenir Astoria, sa petite amie, qu'il serait certainement en retard. Il attrapa donc son téléphone Vertu, fin comme une lame de rasoir ou presque, et pianota rapidement sur les touches, pour l'avertir de la situation.

Peu de temps après cela, il sentit l'avion décoller en douceur, et se plongea dans son travail. Comme d'habitude, tout était clair et exact : le comptable de l'équipe avait été choisi par ses soins, et il n'y avait absolument rien à lui reprocher. Aussi l'examen fut-il finalement terminé assez rapidement. Jetant un oeil à se montre, Aaron constata que minuit approchait, mais qu'à priori, l'avion ne semblait pas en retard pour le moment. Il décida donc de s'octroyer un repos bien mérité et qui lui éviterait d'arriver à Emerald avec la mine chafouine. Qui a dit que se préoccuper de son apparence n'intéressait que les filles ? Sans aucun doute des mecs célibataires. Aaron, lui, par respect pour sa petite amie, faisait relativement attention à ce genre de choses. Sans tomber dans les excès féminins bien évidemment, mais tout de même. Aussi, s'allongeant sur un des confortables canapés installés dans le salon de l'avion, s'endormit-il rapidement.

Sa montre affichait 4h du matin quand il se réveilla. Et visiblement, l'avion était arrêté, mais pas à Emerald. Se relevant, il s'étira, frotta rapidement ses paupières, défroissa sa chemise, et se dirigea en direction du cockpit. Il n'eut pas le temps de l'atteindre que déjà Tamara se dirigeait vers lui. Sans doute avait-elle entendu son réveil ; il était bon de pouvoir compter sur du personnel attentif. Toutefois, la mine désolée de celle-ci avertit tout de suite Aaron que quelque chose d'anormal se tramait. L'interrogeant, elle lui expliqua que l'avion était bloqué sur une petit île, non loin d'Emerald, mais que toutefois il n'y avait aucun espoir de repartir rapidement, en raison d'un tempête qui sévissait actuellement au large. Voilà qui était bien sa veine ! Attrapant une veste, il entreprit donc de sortir, tout en conseillant à Tamara de se reposer ; elle ne serait de toute façon d'aucune utilité pour le moment. Dehors, le moins qu'on puisse dire est qu'il n'y avait pas grand chose : un aéroport, ou plutôt un hangar aménagé, brillait au loin, au bout des pistes. Quelques avions était à terre, des petits engins de tourisme, et il est clair que son Boeing, en comparaison, tranchait avec le décor. Au loin, des éclairs zébraient le ciel, confirmant les informations de Tamara, mais ici la température était relativement douce.

Lentement, Aaron se dirigea vers ce qui servait de hall d'accueil, histoire de voir i l'aventure l'y attendait éventuellement. Jetant un oeil distrait à son téléphone, il constata - mais il le pressentait - qu'il n'y avait pas le moindre réseau téléphonique sur lequel se raccrocher. Il était donc ... comment dire ... coupé du monde ? Voilà qui était inhabituel, dans ces périodes où l'on vivait surconnecté. Cela dit, ce n'était pas pour lui déplaire, loin de là. Aaron aimait la technologie pour ce qu'elle avait de pratique, et non pour l'oisiveté qu'elle générait chez certains. Ainsi, il n'avait ni compte Facebook, ni Twitter, ni MySpace, ni en fait nul autre compte sur un réseau social quelconque. Il ne s'était plus connecté sur son Messenger depuis la fin du lycée, et il n'utilisait guère que le service de messagerie instantanée de l'université, quand les cours se révélaient réellement trop ennuyeux. Etre un Townsend a aussi parfois un prix, bien que l'avantage l'emporte largement sur les inconvénients, et les sollicitations constantes dont il faisait l'objet en raison de son statut et de ses multiples activités le fatiguaient déjà suffisamment à ses yeux pour ne pas en rajouter. A contrario, cela lui permettait d'apprécier l'instant présent. Il ne serait dérangé par quiconque. De toute manière, après la semaine fatigante qu'il venait de passer, il ne souhaitait guère être "dérangé" que par Astoria.

Quand il atteint finalement le hall d'accueil, une dizaine de minutes après avoir quitté l'avion, il constata que l'endroit était aussi désert et austère qu'il aurait pu le supposer. Un vague guichet était fermé, quelques magazines déjà datés traînaient sur une petite table, autour de laquelle des fauteuils pas vraiment confortables préfiguraient visiblement la salle d'attente. Il était certain que l'aérodrome - car il s'agissait plus de cela que d'un véritable aéroport - n'avait pas l'habitude d'accueillir beaucoup de clients. Sans aucun doute, l'île ne faisait pas partie des lieux de villégiature des privilégiés comme Aaron. Probablement n'y avait-il que les autochtones locaux qui venaient s'asseoir ici, dans l'attente d'un hypothétique baptême de l'air à bord d'un vieux coucou hors d'âge. La perspective de reste coincé ici ne s'avérait pas des plus réjouissantes. Hormis le calme qui l'entourait et qu'il savourait, Aaron se rendit compte que l'île n'abritait rien de ce qu'il pouvait espérer : certainement pas le confort auquel il était habitué, mais, au moins tout aussi décevant, pas la moindre perspective d'aventure. Il était clair que l'endroit était suffisamment civilisé pour ne rien avoir à offrir...

Par ennui peut-être, il se dirigea vers la vieille machine à café qui gisait dans un coin de la pièce, sortit une pièce de monnaie du fond de sa poche de pantalon, et se fit couler un expresso. Tremper le bout de ses lèvres dedans suffit à lui faire prendre conscience d'à quel point il était mauvais. Dire qu'un véritable machine à expresso l'attendait dans l'avion, fallait-il qu'il n'ait rien à faire ... Il s'installa du coup sur un fauteuil, non sans avoir vidé le café à côté de la machine. Le gobelet par contre, il l'avait gardé. Il était en carton, et le carton, ça brûle bien. Il sortit donc son briquet, alluma le récipient et le laissa s'enflammer. Il le tenait toujours dans sa main, sans se brûler. Il ne craignait pas le feu, au contraire il le maîtrisait, aussi s'amusa-t-il un moment avec les flammes, les faisant danser selon sa volonté. Puis, par lassitude encore, il finit par laisser le carton se consumer. Il était temps selon lui de retourner à l'avion, au pire, si vraiment il devait resté encore coincé il se reposerait, mais ... il espérait que ce ne serait pas le cas. Il fut finalement exaucé, alors qu'il aperçut son pilote qui se dirigeait à sa rencontre sur le tarmac.

Aaron leva les yeux de son bouquin de sociologie, et regarda autour de lui. La plage privée de sa villa était, bien évidemment, vide, à l'exception de lui-même. Pratique quand vous avez un partiel important à réviser, mais que vous enfermer devant un bureau par ce beau soleil ne vous tente pas plus que ça. Lui, il lui suffisait de prendre ses bouquins, d'enfiler son bermuda, et direction une après-midi beaucoup plus sympa ! D'autant plus qu'en fait, bosser ne le dérangeait pas plus que ça. Il aimait assez ses cours, et la sociologie faisait partie des matières qu'il appréciait spécialement et dans lesquelles il cartonnait. Eh ouais, être riche n'est pas nécessairement une excuse pour être un glandeur ... Bien au contraire, l'inactivité ou le manque d'intelligence et de culture, lui, ça le rebute plus qu'autre chose, quelle que soit la teneur du compte en banque de la personne en face. Enfin, à contrario, il n'en a rien non plus à faire des indigents, même surdoué. En gros, c'est l'élite qui l'attire ... Mais nous nous éloignons du sujet !

Après une bonne heure de lecture donc, Aaron estima qu'il était temps pour lui de s'accorder un peu de repos. Utilisant le talkie qu'il prenait toujours pour descendre à la plage, il commanda un cocktail de fruits - réviser impliquait tout de même de rester sobre - à son majordome, et se leva de sa chilienne. Il s'étira un peu, rester trop longtemps dans la même position présentait tout de même un inconfort certain, quelque soit l'environnement dans lequel on évoluait. Déposant sa paire de pilotes Vuitton sur la petite table à côté de la chilienne, il se dirigea vers l'océan. A cet endroit de l'île, l'eau était d'un bleu turquoise, tirant presque sur le vert émeraude, et bien entendu totalement claire, sur plusieurs dizaines de mètres. C'était une des raisons qui en faisait le quartier le plus prisé et le plus cher d'Emerald. On était en fin d'été, tout juste le début de l'automne, et à cette époque de l'année la température l'eau frôlait encore les 25°C. Parfait pour une petite baignade.

Malheureusement, un temps lourd et chaud, parfait également pour un de ces orages imprévisibles dont Emerald avait le secret. Aaron ne nageait pas depuis plus de 10 minutes quand le vent commença à se lever. Rien tout de fois qui puisse d'abord inquiéter notre héritier. C'était simplement un peu moins agréable de nager dans les vagues. Toutefois, il apparut rapidement que le vent était en train d'augmenter considérablement, et Aaron se dirigea vers la rive. Si les disparitions d'avions ou de bateaux dans le triangle des Bermudes tenaient de la légende selon lui, il n'en était pas de même de la baignade. Pratiquement tous les ans, des baigneurs imprudents étaient repêchés par le service de sécurité maritime de l'île. Aaron ne tenait pas à faire partie de ces personnes, bien qu'il sache parfaitement nager ; il savait que l'océan peut se montrer trompeur.

Jetant un oeil au ciel quand il sortit de l'eau, il constata que le soleil était en train de laisser place à des nuages noirs comme la nuit, pas très accueillants ni encourageants pour les heures à venir. Il se dirigea jusqu'à sa chilienne, prenant le temps de s'enrouler dans son grand drap de bain rayé gris foncé et blanc cassé en coton égyptien. Maintenant, il faisait presque froid, surtout qu'il était bien entendu mouillé des pieds à la tête. Pas le temps pour autant de se sécher plus que dans les grandes largeurs, de grosses gouttes commençaient à s'abattre sur la toile du parasol qui le protégeait un peu auparavant du soleil. Aaron attrapa rapidement les bouquins qu'il avait nonchalamment jetés sur sa chilienne, et les fourra dans son sac de toile noire qui lui servait habituellement pour partir en randos avec des potes, mais qu'il avait en l'occurrence utilisé faute de mieux. Trop tard pour lui ! Il ne rentrerait pas à la maison immédiatement, il pleuvait maintenant beaucoup trop pour espérer quoi que ce soit. Il se colla contre la tige du parasol afin de se protéger au mieux de la pluie, ce qui ne se révélait que d'une efficacité toute relative. Le vent combiné à l'eau qui descendait en torrent du ciel lui fouettait les jambes de manière très désagréable, et il se maudit de ne pas l'avoir senti venir. Mais comment aurait-il pu là où même les météorologues se cassaient les dents ?

Quand il sentit la première goutte traverser le parasol, il se dit que décidément il avait gagné sa journée ! Pas moyen en plus de ça de joindre qui que ce soit avec le talkie, à croire que la maison était vide ! Il appréciait l'efficacité discrète de son personnel, mais se trouva pour le coup fâché. Il n'aimait pas les payer à ne rien faire quand il avait besoin d'eux ! Pour autant, pas moyen de rentrer pour le moment. Au-delà de la plage, la propriété traversait un important bosquet d'arbres plus ou moins exotiques. Une balade très sympa par beau temps, mais en plein orage plutôt un suicide ... Avec quelques palmiers culminant à 60m de haut, c'était la foudre assurée. Se résignant à subir donc l'orage, il finit par s'asseoir sur le bord de la chilienne. Son tissus chatoyant en était trempé, elle était clairement foutue. Voilà au moins quelque chose de "plaisant", depuis le temps qu'Astoria le tannait pour les changer, elle obtiendrait enfin ce qu'elle souhaitait. D'après elle, Hermès avait édité de "charmants" modèles cette année. Il sourit intérieurement en pensant à sa copine, reconnaissons-le, elle avait le don de l'égayer, même en pensées. Il faut croire d'ailleurs que tous les deux étaient synchro, car il l'entendit l'appeler depuis le bout de la plage. Il n'y crut tout d'abord pas, mais constata ensuite qu'elle était bien là. Et accompagnée du majordome. Apparemment, elle lui avait fait bricoler une voiturette de golf pour être à l'abri de la pluie. Il les rejoignit aussi vite qu'il le pouvait, se faisant tout de même tremper au passage, mais qu'importe ... Apparemment, tout le monde le cherchait depuis un bon moment, d'où la maison vide ...

Une bouteille de vodka à moitié vide traînait encore au pied du grand canapé noir sur lequel Aaron gisait, profondément endormi. Autour de lui, le grand salon design du manoir de la famille Townsend portait encore des traces on ne peut plus visibles de la soirée qui venait de se dérouler : une bouteille de champagne vide avait été plantée au fond d'un pot de fleur, alors qu'un soutien-gorge en dentelle turquoise était suspendu après une des appliques en cristal au mur, qui diffusait encore une lumière bleu pâle qu'on ne distinguerait bientôt plus avec le lever du soleil. Partout autour, des bouteilles vides gisaient, cadavres et témoins de la véritable folie qui s'était emparée de l'assistance. Une super soirée, soit dit au passage, dont beaucoup se rappelleraient. Aaron avait un véritable don pour ça. Mais en attendant, notre héros de la fête jouissait d'un sommeil mérité, mais pas calme pour autant.
Sans savoir comment, il venait de se sentir tombé, aussi bas et profond que pourrait l'être un puits sans fond. Sentir sa poitrine happée ainsi vers le sol réveilla d'ailleurs un instant notre jeune sorcier, qui regarda autour de lui, un peu hébété, avant de se rendormir aussitôt. Un paysage se dessina bientôt dans les brumes de son sommeil. Enfin, drôle de paysage : il était dans une espèce de patinoire géante, qu'il identifia bientôt comme étant la sienne. Enfin, celle de son père si on considère que l'entreprise familial ne lui appartient pas, mais il n'en demeurait pas moins que c'était Aaron qui avait acheté une équipe de hockey, convaincu de pouvoir faire des profits importants. Avec raison d'ailleurs. Mais bon, ne nous éloignons pas du sujet. Le fait est qu'il se trouvait en plein milieu de la glace, ses chaussures de ville au pied, son costume Hugo Boss gris acier préféré sur le dos. Autour de lui, des joueurs formaient un cercle, équipés au couleur de l'équipe. Pourtant ... ce n'était pas les joueurs de l'équipe, en tout cas pas ceux qu'Aaron connaissait. Et Dieu sait qu'il les connaissait bien, les ayant recruté lui-même, et ayant fait de nombreuses soirées avec certains d'entre eux.
Non, là, ces personnes semblaient tout sauf sympathiques, et il ne les aurait certainement pas invitées à une soirée quelconque. Le plus flippant, c'était leur yeux qui semblaient vide de toute expression ; Aaron les observa plus en détails, et se rendit compte avec horreur qu'en fait d'yeux, leurs orbites étaient parfaitement vides. Étrangement, il se sentit absorber rapidement dans l'observation de ces globes oculaires mornes et dégénérés : il lui semblait voir s'y refléter des scènes qu'il connaissait bien, des moments forts de sa propre vie. Pas nécessairement les plus glorieux d'ailleurs : la fois où il s'était amusé à dépuceler une de ses collègues de fac qui se réservait pour son mariage avec son mec (si, si, ça existe encore !), sa soirée la plus arrosée, où il avait franchement dépassé les limites de la décence, ainsi qu'un certain nombre d'occasions encore où il n'avait pas montré le meilleur de lui-même. Il se rendit compte à cette occasion qu'il pouvait se montrer un réel salaud, pour autant les étranges personnages autour de lui, aussi horribles soient-ils, ne semblaient pas le juger. Par contre, il n'appréciait guère la manière dont elles semblaient se rapprocher de lui maintenant, lentement, inéluctablement. Tournant sur lui-même, il chercha un échappatoire quelconque avant de prendre conscience que de foncer dans le tas serait sans doute la solution la plus viable. Peine perdue ; s'il ne parvint pas à s'extraire du cercle qui se faisait de plus en plus proche autour de lui, il sentit toutefois que rien n'existait sous les espèces de grands manteaux de moines que portaient les ombres. Le hurlement qu'il poussa dans son sommeil suffit toutefois à le réveiller, pour son plus grand bonheur.
Moins d'une heure plus tard, il n'avait plus le moindre souvenir de ce rêve si perturbant.